Pologne: le deuil et les manipulations (2)

Dix jours passés en Pologne, pour raconter aux auditeurs l'une des plus grandes tragédies nationales en Europe en temps de paix. Une période très étrange. Une situation inédite, où toutes les idées reçues tombent, souvent pour laisser la place aux clichés encore plus étonnants.

 

Pologne: le deuil et les manipulations (1)

 

Après la mort de 96 personnes dans la catastrophe de l'avion présidentiel à Smolensk, un deuil national de neuf jours a été instauré en Pologne.
 

Eglise: tabou levé, débat coupé

Pour un observatoire de stéréotypes comme le mien, le débat autour de la pédophilie à l'Eglise catholique est une véritable aubaine. Les clichés fleurissent de tous les côtés. Surtout ceux qui concernent le clergé et les médias. Deux secteurs d'activité humaine dont beaucoup de communs mortels pensent tout savoir et détenir LA vérité sur leur caractère profond. Il est difficile de se frayer le chemin menant aux faits sous le bombardement des idées reçues. D'autant plus que les deux secteurs intéressés n'hésitent pas eux-mêmes à avoir recours aux stéréotypes pour se discréditer mutuellement.

A quoi sert le sport?

Les Jeux Olympiques de Vancouver appartiennent à l'Histoire, on peut donc en parler plus calmement et avec une plus grande distance que lors de compétitions. Ils m'ont procuré exactement la même expérience que tous les précédents. J'ouvre n'importe quel journal télévisé sur n'importe quelle chaîne française et j'ai le choix entre trois types d'informations:

-         les Français ont eu x médailles, c'est merveilleux,
-         les Français n'ont eu aucune médaille, quel drame, qui est responsable?
-         les Français non seulement n'ont eu aucune médaille, mais ils sont arrivés très loin dans le classement, c'est un scandale, il faut une réforme.
 

Où est l'Europe?

J'ai lu récemment une lettre d'un jeune homme né en France de parents immigrés polonais, qui a passé toute sa vie en France, et qui fait maintenant une partie de ses études en Allemagne. Dans sa lettre, il écrit spontanément "mon pays, la Pologne", alors qu'il n'y a jamais passé plus de deux mois d'affilée. Avec tout autant d'affection, il décrit sa vie, ses études et sa coopération avec une radio locale en France. Ce qui ne l'empêche pas d'ajouter un peu plus loin: "Je me suis beaucoup attaché à l'Allemagne". Est-il donc un Français? Un Polonais? Ou un traître de ces deux nations qui ose s'attacher à leur ennemi héréditaire, l'Allemagne? En fait, il n'est aucun des trois. Ou, peut-être, les trois à la fois. Il est un Européen.

Une Japonaise, un Polonais et Paris

Quelques mois de tranquillité, d'une vie à peu près normale, et voilà, boom, ça y est, inévitablement un(e) des étranger(e)s qui côtoient les Parisiens sort un livre pour informer plus ou moins amèrement ses compatriotes que les serveurs parisiens sont impolis, les toilettes de la capitale française laissent à désirer et le métro dégage des odeurs inquiétants. Le dernier cri d’alarme en date, publié en août dernier, est l'œuvre d'une Japonaise, Mitsuko Zahar.