REVOLUTION

La triste Grèce

 

Trois semaines après mon retour de reportage en Grèce, je ne peux toujours pas me débarrasser du sentiment d’un énorme contraste entre ce que l’on dit actuellement de ce pays à l’extérieur de ses frontières, et ce qui s’y passe réellement. Car on parle beaucoup de grandes institutions qui volent au secours de la Grèce, ou de grandes manifestations qui la secouent. On oublie presque les Grecs eux-mêmes, leurs familles, leur vie quotidienne, le délicat tissu social grec. Or tout ce monde à « micro-échelle » se voit profondément bouleversé, secoué, presque anéanti par l’ampleur de la crise.

 

L'Egypte et la Tunisie déchirent les vieux clichés

 

Soyons clairs. Personne en Occident ne croit sérieusement en un avènement prochain d’une mûre démocratie moderne, telle que connue aux Etats-Unis ou en Europe, dans le monde arabe contemporain. Les mouvements de révolte en Egypte et en Tunisie jouissent d’une grande sympathie et sont considérés comme un grand pas en avant. L’ennui, c’est que personne ne sait quel sera le pas suivant et où va-t-il mener. Pour une révolution, le principal défi n’est pas d’abolir l’ancien régime, mais de gouverner à sa place. Et de gouverner mieux.