L'Europe et les révoltes

Quelle attitude adopter face à la situation en Libye? Plusieurs réunions importantes de haut niveau ont été organisées ces derniers jours au sein de l’Otan et de l’Union européenne.

A ce stade, il est difficile de prévoir les effets exacts de ces rencontres à moyen et à long terme. Mais ce qu’il faut ardemment souhaiter aux décideurs européens, c’est de ne pas s’embourber dans des querelles et divisions politiques, et de ne pas perdre de vue la vision globale de la situation. Il est particulièrement important que les populations en révolte contre des dictatures n’aient pas le sentiment d’être abandonnées par les démocraties. Ce sentiment est très subjectif et dépend parfois de très peu de choses ; il faut donc faire très attention pour ne pas rester, dans les réactions européennes, au niveau purement diplomatique. Cela renforcerait singulièrement le stéréotype de l'Europe égoïste, mercantile, frileuse et insensible aux malheurs des autres. Et cela pourrait laisser des blessures qui se soignent très mal et pendant très longtemps.

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4 Comments

En effet, je pense que les pays Européens doivent être prudents dans la suite de démarche à suivre en Libye. Car, force est de reconnaître aujourd'hui que certains pays veulent outrepasser les prérogatives de la résolution 1973 du conseil de sécurité en cherchant non à protéger les civils de Benghazi, mais au contraire à déclarer une guerre que personne ne connaît la suite.
Ce qui explique d'ailleurs le scepticisme de certains pays européens sur la suite des opérations à mener.

@ Jospine: Non, on ne voit pas vraiment qu'ils aient une autre solution. Je participais ce mardi à la conférence de presse des ministres des Affaires étrangères du G8 et, pour être franc, j'en suis sorti avec un fort et amer sentiment de dégoût. Certes, le G8 n'est pas vraiment une instance de décision et il ne faut peut-être pas en attendre trop, mais le spectacle d'INdécision qu'il vient de donner est quand même affligeant. Le ministre russe expliquant qu'il est urgent... d'attendre que d'autres instances internationales inventent une solution... L'Allemagne qui assure que toute décision à caractère militaire pourrait conduire à la guerre et "affaiblir le mouvement de démocratisation en Afrique du Nord". Et pendant ce temps, les Libyens meurent. Est-ce que, pour Berlin, le mouvement de démocratisation en sortira renforcé?

C'est la première fois que j'interviens dans ce blog. Moi,concernant la Libye, il y une petite chose que je ne comprends pas. Les pays européens, notamment l'Allemagne, sont dubitatifs sur la mise en place d'une zone aérienne. Pourquoi? Ont-ils d'autres solutions pour arrêter le massacre des populations dans ce pays?

Oui, quelle attitude adopter...
On nous rebat les oreilles avec les Droits de l'Homme, c'est une notion totalement étrangère aux Libyens et ce serait une grave erreur d'appréciation que d'imaginer le contraire. Nous ne sommes quand même pas au temps de La Fayette pour soutenir une "guerre d'indépendance" et je pense que M. Sarkozy a commis un pas de clerc.
Quand le vol UTA a explosé en vol, je ne me souviens pas d'avoir entendu le moindre accent de compassion de la part de ceux qui aujourd'hui en appellent à la solidarité de l'Europe.
Ne soyons pas les dupes de la foi punique, car c'est bien de cela qu'il s'agit.