Il est facile de regarder les autres. Beaucoup moins de les voir comme ils sont. Essayons au moins ici d'observer comment les filtres de notre histoire, de nos cultures, de nos croyances, de nos clichés ou de nos expériences personnelles et collectives influencent et forgent nos regards sur les autres, nos attitudes réciproques, et parfois même les politiques des Etats. Entre ceux qui sont géographiquement les plus proches de Paris – les Européens – et entre ceux-ci et tous les autres habitants de notre Terre. En les regardant de près, sans a priori et en évitant le "politiquement correct", nous allons peut-être mieux nous voir dans nos miroirs respectifs.
Piotr MOSZYNSKI est journaliste au Pôle international de RFI. Né à Poznan en Pologne, il rejoint succéssivement les rédactions des trois plus grands hebdomadaires généralistes polonais. Il émigre en France en 1982. Peu après son arrivée à Paris, il débute à RFI, à la rédaction polonaise, avant de rejoindre en 2006 la rédaction en français. Un parcours qui lui a appris notamment à prendre de la distance avec toutes les idées préconçues.
4 Comments
En effet, je pense que les pays Européens doivent être prudents dans la suite de démarche à suivre en Libye. Car, force est de reconnaître aujourd'hui que certains pays veulent outrepasser les prérogatives de la résolution 1973 du conseil de sécurité en cherchant non à protéger les civils de Benghazi, mais au contraire à déclarer une guerre que personne ne connaît la suite.
Ce qui explique d'ailleurs le scepticisme de certains pays européens sur la suite des opérations à mener.
@ Jospine: Non, on ne voit pas vraiment qu'ils aient une autre solution. Je participais ce mardi à la conférence de presse des ministres des Affaires étrangères du G8 et, pour être franc, j'en suis sorti avec un fort et amer sentiment de dégoût. Certes, le G8 n'est pas vraiment une instance de décision et il ne faut peut-être pas en attendre trop, mais le spectacle d'INdécision qu'il vient de donner est quand même affligeant. Le ministre russe expliquant qu'il est urgent... d'attendre que d'autres instances internationales inventent une solution... L'Allemagne qui assure que toute décision à caractère militaire pourrait conduire à la guerre et "affaiblir le mouvement de démocratisation en Afrique du Nord". Et pendant ce temps, les Libyens meurent. Est-ce que, pour Berlin, le mouvement de démocratisation en sortira renforcé?
C'est la première fois que j'interviens dans ce blog. Moi,concernant la Libye, il y une petite chose que je ne comprends pas. Les pays européens, notamment l'Allemagne, sont dubitatifs sur la mise en place d'une zone aérienne. Pourquoi? Ont-ils d'autres solutions pour arrêter le massacre des populations dans ce pays?
Oui, quelle attitude adopter...
On nous rebat les oreilles avec les Droits de l'Homme, c'est une notion totalement étrangère aux Libyens et ce serait une grave erreur d'appréciation que d'imaginer le contraire. Nous ne sommes quand même pas au temps de La Fayette pour soutenir une "guerre d'indépendance" et je pense que M. Sarkozy a commis un pas de clerc.
Quand le vol UTA a explosé en vol, je ne me souviens pas d'avoir entendu le moindre accent de compassion de la part de ceux qui aujourd'hui en appellent à la solidarité de l'Europe.
Ne soyons pas les dupes de la foi punique, car c'est bien de cela qu'il s'agit.